En Octobre

Le premier festival de la saison où les films et l’architecture seront mis à l’honneur


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Ce n’est pas parce qu’ArchiFilm se situe à Blois que nous commençons cet agenda mensuel par une présentation des Rendez-vous de l’Histoire qui s’y dérouleront du 9 au 13 octobre, événement indépendant de notre association, mais qui emporte l’adhésion massive des historien(ne)s bien au delà de la Région Centre et qui rayonne internationalement.

Cette année, le thème retenu est « La Ville ». Les Rendez-vous propose sous la présidence de Marin Karmitz avec la coordination et le concours de Jean-Marie Génard, Antoine de Baecque et Marjolaine Boutet, une soixantaine de films et vidéos questionnant les espaces urbains. Autant vous dire que nous nous ferons un plaisir d’aller aux Lobis, le cinéma qui accueille la majorité de ces projections.

Voici pêlemêle quelques coups de cœur, mais il y aura plein d’autres œuvres à découvrir :

  • le ciné concert Rien que les heures d’Alberto Cavalcanti, 1926. Le film restauré présente une symphonie urbaine, antérieure à l’Homme à la caméra de Dziga Vertov, mais tout aussi magique visuellement, avec des élans surréalistes époustouflants.

  • La Maison des Français, de Pierre Nivollet, 1979 : pour son panorama des réalisations en matière d’architecture sociale depuis les années 20.

  • Ici Brazza, chronique d’un terrain vague d’Antoine Boutet, 2023 : A Bordeaux, une zone en friche vit ses dernières heures. Un vaste projet immobilier dans l’air du temps va la transformer.

  • La Ville bidon de Jacques Baratier, 1976 : une bande de ferrailleurs rebelles s’oppose au rachat de leur terrain par la municipalité en vue de développer une ville nouvelle.

Il sera aussi possible de voir ou revoir des Godard, Pialat, Glazer, Wenders, Carpenter, Scott, Bellon, etc.


Des films du mois

Libres, Santos Blanco, 2024

Il y a près de 2100 monastères dans le monde où vivent des personnes qui renoncent à une vie extérieure pour une quête intérieure. Peu de caméras ont pu pénétrer dans leur vie. Dans leur monde. Ce que vous verrez et entendrez ici est inédit.

La réalisation de ce documentaire ne laissera pas de grands souvenirs mais les lieux visités et les propos des personnes interrogées continueront de vous hanter.

L’Histoire de Souleymane, Boris Lojkine, 2024

Tandis qu’il pédale dans les rues de Paris pour livrer des repas, Souleymane répète son histoire. Dans deux jours, il doit passer son entretien de demande d’asile, le sésame pour obtenir des papiers. Mais Souleymane n’est pas prêt.

Le film a été primé à Cannes et c’est justement mérité. La caméra s’infiltre là où le cinéma préfère d’habitude s’arrêter, entrant dans les centres d’accueil, la banlieue et les escaliers bourgeois parisiens, qui ne mènent plus au « home sweet home » des cadres quadragénaires hommes blancs si souvent filmés dans la production hexagonale.

L’Art d’être heureux, Stephan Liberski, 2024

Jean-Yves Machond, peintre conceptuel, décide de quitter Bruxelles et son métier de professeur pour s’installer en Normandie. Lieu d’incarnation, par excellence, de l’Impressionnisme, il se met en tête d’y trouver l’inspiration afin de délivrer au monde son œuvre majeure qui lui vaudra enfin gloire et reconnaissance éternelle.

Voilà une comédie avec des comédiens qu’on apprécie beaucoup (Benoît Poelvoorde, Camille Cottin, François Damiens), et un atelier à l’architecture circulaire, à l’image de son propriétaire qui tourne en rond.

Rétrospective Sean Baker

Sean Baker n’est plus un inconnu et sa récente palme à Cannes devrait attirer un public qui n’a pas encore croisé sa route. Car le bonhomme a pu décourager ou attirer le public à cause d’un fonds d’histoires a priori racoleuses, entre prostitués, acteurs porno et marginaux drogués entre autres, alors que son regard vise bien autre chose. Ce malentendu, ou plutôt mal vu, devient de plus en plus manifeste quand on s’arrête non plus sur les personnages hauts en couleur qu’il décrit, mais sur les lieux où ils vivent…

En Septembre

Les Belles créatures, Guðmundur Arnar Guðmundsson, 2024

Islande, Danemark – 2024 – 123 min
Avec : Birgir Dagur Bjarkason (Addi), Áskell Einar Pálmason (Balli), Viktor Benóný Benediktsson (Konni),  Snorri Rafn Frímannsson (Siggi)

Addi, 14 ans, est élevé par sa mère clairvoyante qui perçoit l’avenir dans les rêves. Il prend sous son aile Balli, un garçon introverti et en marge, victime d’harcèlement scolaire. En l’intégrant à sa bande, ces garçons désœuvrés et livrés à eux-mêmes explorent la brutalité et la violence, comme seuls moyens d’expression et d’exister. Alors que les problèmes du groupe s’aggravent, Addi commence à vivre une série de visions oniriques. Ses nouvelles intuitions lui permettront-elles de les guider et de trouver leur propre chemin ?

mots clés, axe architectural
toit, terrasse, vide, taudis, abri, refuge
La caméra oscille entre ciel et terre et trouve le calme sur les toits, les terrasses inaccessibles et les ponts qui permettent aux adolescents de s’échapper à la pesanteur de leur quotidien effrayant.


Mégalopolis, Francis Ford Coppola, 2024

Etats Unis – 2024 – 138 min

À New Rome, allégorie de New York, une jeune femme Julia Cicero est partagée entre la loyauté envers son père Franklyn Cicero, le maire de la ville, et son amant, l’architecte Cesar. Si le premier a une vision conservatrice de la société, Cesar est plus progressiste et tourné vers l’avenir. Après une catastrophe qui a ravagé la ville, l’architecte veut recréer la cité et en faire une utopie, alors que le maire, corrompu, y est totalement opposé.

mots clés, axe architectural
plan, dessin, gratte-ciel, citation, pouvoir, urbanisme
L’architecture utopique au centre des préoccupation de Francis Ford Coppola, avec en trame de fond des références à Robert Moses, Frank Lloyd Wright, Raymond Loewy, Norman Bel Geddes ou Walter Gropius. Rien que pour cela, ce film un peu foutraque mérite qu’on s’y arrête.